Buchet Chastel - Mai 2009 - 464 pages
Ce roman que l’on peut qualifier d’historique nous ramène au 17ème siècle, d’abord en Afrique puis au Brésil. Certains personnages sont imaginaires, d’autres ont existé. C’est le cas de Zumbi, qui donne son nom au roman (Zumbi Dos Palmares fut le chef d’un groupe d’esclaves insurgés qui créa le royaume autonome des Palmares vers 1670.)
Au tout début de l’histoire, Semba, le héros du roman, est fait prisonnier par un négrier portugais installé au Brésil. Au terme d’un trajet en bateau absolument terrifiant il arrive à Rio, où l’attend sa vie d’esclave (est-ce une vie ?). Commence alors un véritable enfer pour Semba et ses compagnons d’infortune : battus, humiliés, travaillant sans relâche à des travaux exténuants, ils sont moins bien considérés que les animaux par l'aristocratie bresilienne. Le jeune Semba ne rêve que de liberté. Au péril de sa vie, il s’échappe pour tenter de rejoindre la forêt de la Barriga où se cache le royaume créé par le célèbre Zumbi…
Jean-Paul Delfino ne nous épargne rien du traitement réservé aux esclaves. Certains passages m’ont terriblement coûté, la cruauté humaine ne cessera jamais de m’horrifier. Mais il ne faudrait pas que cela vous dissuade de découvrir ce livre, qui se lit comme un roman d’aventure (on y parle d’amour et d'amitié, aussi). On tremble avec Samba, on souffre avec lui. On partage sa révolte et son euphorie quand il parvient s’enfuir pour rejoindre le royaume créé par Zumbi. Je n’avais jamais entendu parler de cette expérience communautaire vécue par ces esclaves insurgés. Cela m’a beaucoup intéressée.
C'est la quatrième fiction que Jean-Paul Delfino consacre au Brésil et je ne serais pas surprise qu’il y en ait une cinquième, la fin de Zumbi le laisse entrevoir. Je n’ai pas lu les deux premiers opus mais j’avais lu et beaucoup apprécié le troisième : « Samba triste ». Il me reste à lire « Dans l’ombre du Condor » et « Corcovado »...
A l’heure de la rentrée littéraire, il serait dommage d’oublier les livres parus au cours du 1er semestre 2009 et qui risquent de voir leur vie écourtée si personne n’en parle. Celui-ci en fait partie…
L'avis de DDA de biblioblog, qui partage mon avis sur la qualité de ce roman