Pour cette session du blogoclub sur le thème du roman épistolaire, les votes ont désigné "Lady Susan" de Jane Austen.
Comme j’avais déjà lu cet ouvrage il y a quelques temps (et présenté sur mon blog : ici), j’ai choisi un autre roman de la liste (qui par chance se trouvait dans ma PAL) :« Vingt quatre heures dans la vie d’une femme sensible ».
Ce court roman de Constance De Salm a été publié pour la première fois en 1824. Plus récemment, en 2007, Phébus l’a fait connaitre au public d’aujourd’hui en le rééditant. A noter que cette correspondance à sens unique, (le correspondant ne se manifeste pas) se rapproche du journal intime.
Une postface présente Constance De Salm, une femme de lettres en avance sur son époque, dont le salon littéraire regroupait les grands noms de la littérature de l’époque. Vous dire que son roman n’a pas pris une ride serait mentir mais son coté désuet fait partie de ses charmes.
Toutes les lettres (sauf deux) sont adressées par une femme à son prétendant, l’espace de vingt-quatre heures. L’amoureuse ayant surpris son fiancé aux bras d’une autre femme, s’imagine le pire et tombe dans un délire obsessionnel. Rongée par la jalousie, elle ne mange plus, ne dort plus et se torture l’esprit sans relâche.
On ne peut qu’admirer la technique stylistique de Constance de Salm et sa fine analyse des différentes facettes de la jalousie (désespoir, colère, frustration, abattement..). La passion amoureuse peut parfois conduire l’être humain à se comporter de façon totalement irrationnelle. Cette correspondance l’illustre à merveille.
Je ne peux toutefois pas dire que le désespoir de cette amoureuse m’ait touchée. Je ne me suis pas projetée dans cette femme passionnée et jalouse qui perd littéralement la tête. La raison de cette distance est peut-être liée au fait que je n’ai vécu pas d’expérience similaire (la jalousie ne fait pas partie de mes vilains défauts – enfin pas pour encore, mais qui sait ?).
Pas un coup coeur mais un lecture que je ne regrette pas. La plume est admirable et l’analyse d’une grande finesse !
Un extrait : "quel est donc ce pouvoir de l’âme sur le corps, de la passion sur la raison ? L’orgueil s’en révolte et s’en indigne : il nous montre notre faiblesse, notre profonde humiliation dans tout son jour ; il nous force à gémir sur ce temps, ces facultés dépensées, prodiguées, perdues en vaines folles sensations ; mais à quoi cela sert-il ? à rien !… "
Prochaine lecture commune : nous vous proposons une lecture libre autour de Maurice Leblanc (le "papa" d'Arsène Lupin)
Les avis des participants sur " Lady Susan" : Clara - Lisa - Fransoaz - Gambadou - Grominou - Ana - Titou - Hélène - Belledenuit - Ori - Avalonbliss - Helène-Choco - Loumina - Mango - ClaudiaLucia - Totalybrune - Itzamma - Christelle - Manu - Thomas (billet MP3)
Autres lectures, sur le thème du roman épistolaire :
Titine : Les pauvres gens de Fedor Dostoievski