Editions du seuil 2010 - 154 pages - traduit de l'Italien
« Voilà, Irène, ma fille, mourait ou naissait, je n’ai pas très bien compris : pendant quarante jours, ces mots ont désigné un seul et même état. Inutile d’interroger le corps médical, on me répondait : "Personne ne peut savoir, madame." »
Maria a quarante-deux ans et vient de mettre au monde une petite fille prématurée, à six mois de grossesse. Une attente insoutenable commence alors, de longs jours devront s’écouler avant qu’un quelconque verdict soit ne soit prononcé. Nul ne sait si elle vivra, si elle sera "normale". La culpabilité ronge Maria : n’était pas trop âgée pour mettre un enfant au monde ? N’aurait t’elle pas dû arrêter de fumer ?
Ce court roman est le récit des deux mois d’attente, organisés autour des visites de la narratrice à sa fille hospitalisée. Le papa n’est pas là pour la soutenir, il a fui à l’annonce de la grossesse. Quand elle n’est pas auprès de son enfant, Maria revisite son passé, fait le point sur sa vie. Au départ, la seule compagnie qu’elle supportait était celle d’autres mamans dans la même situation. Peu à peu elle parvient à reprendre contact avec le centre d’enseignement pour adultes dans lequel elle enseigne…
Je suis restée un peu distance de cette femme qui ne se confie qu’à demi-mots et lutte pour ne pas se laisser déborder par la souffrance. Cette distance avec la narratrice ne m’a pas empêchée de comprendre à quel point ce « temps suspendu » pouvait être terriblement angoissant pour une mère. J’aurais préféré que le récit soit un peu plus étoffé mais j’ai bien apprécié toutefois cette introspection en demi-teinte, la ville de Naples en toile de fond.
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