Quand l'âge de quitter l'île pour étudier arrive enfin, elle s'envole vers Londres. Dans ce nouvel environnement, qui contraste de façon radicale avec son île, la jeune fille fait la fête et s'enivre plus que de raison. L'addiction qui a pris racine dans les Orcades va crescendo. Amy se détache peu à peu de ses amis et fréquente des gens et des lieux peu recommandables. Après avoir touché le fond, elle se décide à suivre une cure de désintoxication puis rentre dans son île avec l'idée de repartir sur de bonnes bases. Le challenge est de taille; Va t'elle le gagner ?
Durant près d'une année, Amy va apprendre à vivre sans l'alcool. C'est un combat de chaque jour et rien n'est acquis. Les longues promenades qu'elle s'octroie sont propices à l'introspection. Elle tente de comprendre les causes de son mal-être et se penche sur l'engrenage dans lequel elle est tombée. Ses bains de mer dans une eau presque glacée la purifient. Elle sillonne l'archipel, se passionne pour son histoire, sa géologie, ses habitants. Pendant quelques mois, elle travaille pour la Société Protectrice des oiseaux, un emploi qui lui va comme un gant.
"L'écart" est un témoignage d'une puissance et d'une beauté remarquable. Ode à la nature et cri d'amour pour l'archipel qui l'a vue naître, le récit est également celui d'une descente aux enfers et d'une fragile reconstruction. Je l'ai lu en apnée, captivée par le récit de la jeune Amy qui m'a ramenée, l'espace de quelques heures, dans la période tourmentée de l'adolescence.
N'hésitez pas à vous laisser embarquer vers les Orcades, vous ferez un voyage inoubliable avec une jeune femme aussi intéressante qu'attachante.
Un coup de cœur pour ce récit hors du commun et superbement écrit.
Une idée du style :
"Ce soir de mai, tandis que les marguerites referment leurs pétales pour la nuit, tandis que les guillemots et les mouettes tridactyles ramènent des lançons à leurs petits nichés sur les hauteurs des falaises, tandis que les brebis se blottissent contre les murets de pierre sèche pour se protéger du vent, mon histoire commence".
Pour ce premier roman, Amy Liptrot a obtenu en Grande Bretagne le PEN Ackerley Prize 2017 et le Wainwright Prize 2016.
4/6