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Ecoutons un livre

Dépôt des liens : Ici

Tous les 28 du mois, je publie un billet récapitulatif des lectures audio des participants. Il n'est pas nécessaire de participer à chaque fois.

 

 

 

11 mars 2016 5 11 /03 /mars /2016 00:55
La fille du train - Paula Hawkins (audio)

Matin et soir, Rachel prend le train pour aller à Londres. Durant ces deux heures de trajet (aller et retour), la jeune femme regarde, par la vitre, les maisons qui défilent devant ses yeux. L'une d'entre elles attire particulièrement son regard. Un jeune couple y habite, il a l'air heureux. Rachel idéalise leur vie commune et s'amuse à donner des noms à chacun d'eux. Ils seront pour elle Jason et Jess. Un jour, Rachel surprend Jess en train d'embrasser un autre homme que Jason. Elle en est toute remuée pour ne pas dire scandalisée. Quelques jours plus tard, quelle n'est pas sa surprise de découvrir dans les journaux que Jess (qui s'appelle en fait Megan) a disparu mystérieusement et que son entourage est très inquiet. Rachel, dont la vie est d'un vide abyssal, se passionne pour ce fait divers et finit par y mettre son grain de sel.

Tour à tour, trois femmes prennent la parole et donnent leur point de vue sur l'affaire. Il y Rachel et Megan, déjà citées, mais aussi Anna. Cette dernière est la voisine de Megan et la nouvelle compagne de l'ex-mari de Rachel. Ce que je ne vous ai pas encre dit, et qui a son importance, c'est que Rachel est alcoolique.

Bien souvent, en fermant la dernière page d'un thriller je me dis en soupirant : "tout ça pour ça ?". Cela n'a pas été le cas pour "La fille du train" car j'ai trouvé l'histoire assez passionnante.

L'étude de la personnalité de Rachel et de son addiction à l'alcool apportent un plus à l'histoire. Nous comprenons, à la fin du roman, ce qui a amené Rachel à boire et surtout ce qui l'a empêchée de sortir de cette addiction. Cet aspect du roman m'a intéressée. Je dois dire par ailleurs que j'ai trouvé Rachel particulièrement attachante.

L'alternance des points de vue, marquée par les différents voix féminines, rythme bien le roman. Le format audio est tout à fait adapté à cette histoire.

Voilà un thriller totalement addictif qu'il est difficile de lâcher une fois commencé.

Une lecture commune avec Estelle (allons voir ce qu'elle en pense !)

Les avis de Sandrine - Meuraie

La fille du train - Paula Hawkins (audio)

Ecouté dans le cadre du Prix Audiolib 2016

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9 mars 2016 3 09 /03 /mars /2016 00:43
D'après le roman de Saphia Azzeddine - Futuropolis - 86 pages - 2015
D'après le roman de Saphia Azzeddine - Futuropolis - 86 pages - 2015

Sur la première page, nous découvrons une ferme perdue au milieu des montagnes marocaines Deux bulles annoncent la couleur : "Tafafilt, c'est la mort" - "Et pourtant j'y suis née".

La narratrice, Djara, est une jeune bergère de 16 ans. Délurée, elle offre son corps à un commerçant de passage contre des yaourts,des chewing-gum et des gâteaux. Elle sait que ce qu'elle fait n'est pas très "Haram" mais espère qu'Allah ne la voit pas, vu que son village est loin de tout. Un jour, une valise Dior tombe du bus qui traverse le hameau. Dedans, les vêtements "européens" d'une jeune fille dans le vent. Quelle aubaine pour Djara !

Quand elle se trouve enceinte, ses parents la jette dehors. Elle prend le bus (avec la valise, bien sûr !) et se rend dans la ville la plus proche. Pour gagner sa vie, elle vend son corps. Elle n'est pas malheureuse car son rêve était de quitter la maison. Elle est gaie, insouciante et ne semble pas affectée quand il lui faut accoucher dehors et laisser son bébé... sur le pavé. Quand elle change de travail pour faire le ménage dans une maison bourgeoise, elle doit se soumettre aux désirs du fils du maître des lieux. Une perche finira heureusement par lui être tendue..

Certaines scènes sont assez crues voire révoltantes mais l'humour est toujours présent et les couleurs chaudes adoucissent un peu les choses. Djara est drôle et attachante. Bien souvent, on lui manque de respect mais ça lui passe au-dessus. Elle est libre et fière de l'être. Même si cette liberté est chère payée, elle considère que c'est toujours mieux que d'être soumise à son père dans "le trou du cul du monde".

Ses réflexions sur la religion sont lucides et réalistes. Elle prie souvent Allah et s'excuse pour ce qu'elle fait. Elle espère qu'Allah lui pardonne car elle ne fait de mal à personne, sinon à elle-même : "Allah, si j'étais née dans une famille bien, dans une ville bien, avec une éducation bien, j'aurais forcément été une fille bien».

Voilà une BD qu'on a assez peu vu sur les blogs me semble t'il, à tort car c'est très bien !

Confidences à Allah - Marie Avril et Eddy Simon (BD)
Confidences à Allah - Marie Avril et Eddy Simon (BD)

La BD de la semaine, aujoud'hui, c'est chez Stephie !

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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 00:20
Le vin de solitude - Irène Némirovsky

Irène Némirovsky est morte en déportation à Auschwitz en 1942 à l'âge de 39 ans, laissant derrière elle une oeuvre littéraire remarquable. J'ai découvert son univers avec le passionnant "Suite française", écrit au début des années 40 et publié à titre posthume en 2004. Puis, l'été dernier, j'ai lu en version audio sa formidable et grinçante nouvelle "Le bal" (je n'ai pas fait de billet). Ces deux livres ont été de véritables coups de cœur, je suis donc ravie que le blogoclub lui rende hommage aujourd'hui.

Le vin de solitude - Irène Némirovsky

La fillette dont il est question dans "Le vin de solitude" vit en Russie dans un milieu très aisé. Matériellement, elle est très gâtée et bénéficie d'une éducation "comme il faut". Mais cela ne suffit pas à combler un enfant. Il lui manque l'essentiel, l'amour de sa mère. Son père, qu'elle aime beaucoup, ne lui accorde que très peu de temps. Son seul réconfort est la gouvernante française, Mademoiselle Rose.

Dans ce roman, Irène Némirosvky nous dessine un terrible portrait de mère. Bella est une femme superficielle qui passe ses journées à se pomponner pour plaire à son très jeune amant, délaissant sa fille qu'elle considère comme un boulet. Le père de l'enfant, très occupé par ses affaires et par sa passion du jeu ne se soucie guère de ce que peut faire son épouse, du moment qu'elle lui fiche la paix. L'enfant est la grande victime de cette situation.

Le contexte historique du roman est fort intéressant. Nous traversons la révolution russe et assistons à l'exode de la famille en Finlande puis en France. L'enfant grandit, peinant à trouver sa place dans cette curieuse famille. A l'adolescence, elle ne songe qu'à une chose : se venger de sa mère. Elle ne va pas s'en priver...

"Le vin de solitude" permet de mieux comprendre l'univers d'Irène Nemirovsky car l'enfant dont il est question n'est autre que la romancière. On retrouve dans d'autres ouvrages des allusions à sa famille. Dans "Le bal", par exemple, elle nous décrit une femme qui ressemble comme deux gouttes d'eau à sa mère. La vie et l'oeuvre d'Irène Nemirovsky sont étroitement liées et passionnantes à découvrir. Je continuerai sans nul doute à les explorer.

Un roman autobiographique fort intéressant.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l'auteure :

L'émission Cosmopolitaine du 27/02 était consacrée à Irène Nemirovsky

Le vin de solitude - Irène Némirovsky

Les avis de :

Gambadou / Karine : Le Bal

Claudialucia : Des chiens et des loups

Hélène : Suite française

Florence : Le malentendu

ClaireJeanne : Le vin de solitude

Titine : Jezabel

Elletres : Chaleur de sang

Pour le premier juin (date du prochain blogoclub), nous lirons une histoire qui se passe (au moins en partie) à Londres (le titre n'est pas encore connu).

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23 février 2016 2 23 /02 /février /2016 00:47
Collection La brune (Le Rouerge) - 2015 - 279 pages
Collection La brune (Le Rouerge) - 2015 - 279 pages

Elle avait dit "non", mâchoire serrée, entre ses dents. Elle avait dit "non" adossée à sa chaise avec la barre cintrée qui lui sciait les omoplates, imprimait un sillon dans ses chairs.
Surtout, Maria Salaün avait dit "non" avec la robe blanche de fiançailles de sa mère.
Parce qu'on pouvait dire "non" de toutes ses forces, sans cr
ier.

Nous sommes à la fin de la seconde guerre mondiale. Maria Salaün vit seule avec son père, sa mère est morte en couches. Victor Salaün s'est toujours beaucoup occupé de sa fille. Il aimait particulièrement peigner sa belle chevelure rousse. Le jour où un commando de maquisards débarque dans la cour de son restaurant pour s'en prendre à Maria, Victor ne peut rien faire pour la défendre. La jeune fille n'oppose aucune résistance aux hommes qui veulent la tondre. Fière, dans la belle robe blanche qui a appartenu à sa mère, elle ne baisse pas la tête et ne verse pas une larme. Elle sait qu'elle n'a rien à se reprocher, sinon le fait d'avoir sincèrement aimé un homme. Sa vengeance, elle va la préparer, à sa façon. La chaise sur laquelle on l'avait assise (la chaise numéro 14), l'accompagnera dans ses démarches..

Quand je vois à la télévision les rétrospectives de tontes publiques, à la libération, je suis horrifiée par la passivité de la foule (quand elle n'applaudit pas). Le simple fait de regarder ces scènes me met extrêmement mal à l'aise. J'ai l'impression de me trouver, comme la foule de l'époque, en situation de voyeurisme. En commençant "La chaise numéro 14", je me doutais que Fabienne Juhel traiterait le sujet avec tact et intelligence. Je ne me trompais pas.

D'une certaine façon, ce livre se lit comme un thriller car on est impatient de voir ce que va faire Maria, quelle sera sa vengeance et jusqu'où elle ira. Bien entendu, toutes les femmes tondues n'avaient pas la force de caractère de Marie Salaun. Je suppose que la plupart sont restées cloitrées chez elles, meurtries à jamais. J'ai aimé que l'une d'entre elles, même à titre fictif, garde la tête haute et fasse passer la honte dans l'autre camp. J'ai aimé qu'elle fustige au passage religieux et notables qui n'ont rien tenté pour contrer ces pratiques barbares.

Comme toujours, j'ai été séduite par le style et la fantaisie de Fabienne Juhel. J'ajouterai qu'elle décrit fort joliment la région du Trégor, en Bretagne.

Les billets de Gwenaelle - Clara - Alex - Sandrine

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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 00:24
Finitude - janvier 2016 - 157 pages
Finitude - janvier 2016 - 157 pages

"A l’école, ma mère avait toujours le même prénom, Mademoiselle Superfétatoire n’existait plus, l’Ordure n’était pas sénateur, Mister Bojangles n’était qu’un bête disque qui tournait comme tous les disques, et comme tout le monde je mangeais à l’heure de tout le monde, c’était mieux ainsi. Je mentais à l’endroit chez moi et à l’envers à l’école, c’était compliqué pour moi, mais plus simple pour les autres".

"Monsieur Bojangles" est un titre de Nina Simone qui tournait en boucle dans le salon du narrateur quand était enfant. Sa mère, qui aimait danser, ne s'en lassait pas. Cette mère, c'est le personnage central du livre. C'est autour d'elle que s'est construit la vie de la famille. On comprend assez vite pourquoi. Fantasque et originale, elle croque la vie à pleine dents, sans cadre ni tabou. La vie est joyeuse dans cette famille qui ne s’embarrasse d'aucune contrainte. Au diable l'école et les convenances !

On rit beaucoup au début du livre, quand l'enfant raconte sa vie quotidienne. Quand le père prend la plume, le ton devient plus grave et l'envers du décor nous apparaît. Assez rapidement, j'ai fait le rapprochement avec "La vie est belle" de Robert Benigni, bien que les deux histoires soient très différentes. Dans les deux cas, par amour, un père offre à son fils une belle histoire comme antidote au désespoir.

L'histoire est centrée sur le couple et son enfant mais deux personnages truculents viennent se greffer au cercle familial : Mademoiselle superfétatoire et "L'ordure". Tous deux participent aux nombreuses fêtes organisées par la mère. Ils sont aussi du voyage quand la famille prend la route pour passer ses vacances dans son château en Espagne. C'est dans ce lieu que l'histoire se termine, je ne vous dirai pas comment, naturellement.

Voilà un petit livre qui fait son petit bonhomme de chemin sur les blogs et qui rencontre un beau succès en libraire. Je ne suis pas surprise. Dans son genre, c'est une petite pépite.

Les avis de Noukette - Aifelle - Gwenaelle - Jérôme - Keisha

Je remercie l'agence Anne et Arnaud pour la découverte.

Je vous laisse en compagnie de Monsieur Bojangles...

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17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 00:34
Edition Delcourt (collection shampoing)  187 pages
Edition Delcourt (collection shampoing) 187 pages

Le grand méchant renard dont il est question dans ce roman graphique n'est pas bien méchant. Pour tout dire, c'est un même un poltron. C'est bien ennuyeux pour lui car il ne parvient à attraper la moindre poule. Il faut dire que les habitantes du poulailler sont de véritables maîtresses-poules, pas du tout décidées à se laisser bouffer le croupion par quiconque.

Faute d'une bonne volaille à se mettre sous la dent, le brave renard se rabat sur les navets qu'on lui offre gracieusement. Le loup, avec lequel il s'entend bien, lui suggère de voler des œufs. Un oeuf, si on sait se montrer patient, ça se transforme en poussin et le poussin, en poule. Le renard trouve que c'est un challenge à sa hauteur. Il file donc à la ferme chiper trois œufs.

De retour dans la forêt, il montre son trésor au loup, qui lui explique qu'il doit les couver. Assez honteux (ça la fout mal, tout de même, de jouer à la poule), le renard s'exécute et quelques jours plus tard, trois poussins viennent au monde... et prenne le renard pour leur mère. Vous devinez la suite, le renard va s'attacher aux poussins... Mais le loup de l'entend pas ainsi et veut sa part de poussin ! Comment le renard va t'il s'en sortir ? Je vous engage à le découvrir par vous-même.

Je dois dire que je me suis bien amusée à suivre les aventures du renard et de ses faux-rejetons. C'est une BD malicieuse, à lire au premier ou au second degré. En tant qu'Adulte, on ne s'ennuie pas une seconde car plusieurs thèmes sont abordés mine de rien : l'instinct maternel, l'amour filial, l'éducation, la difficulté d'être "différent", les parents d'élèves (un peu trop) "investis"...

Une BD anti-morosité à lire en famille (tout seul, ça marche aussi).

une lecture commune avec Stephie et Sandrine (qui ne sont pas du même avis, me semble t'il).

Merci à Leilonna, grâce à qui j'ai gagné cette BD qui a obtenu le Prix de la Fnac et à Noukette, qui m'avait donné envie de la découvrir.

D'autres avis : Jérôme - Mo

Le grand méchant renard - Benjamin Renner (BD)

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n'hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir
n'hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir

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Le grand méchant renard - Benjamin Renner (BD)

La BD de la semaine, aujourd'hui, c'est chez Stephie

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 00:05
Grasset 2015 - 90 pages
Grasset 2015 - 90 pages

« On m’a élevée ainsi : les garçons et les filles sont à égalité. Je suis aussi libre que mon frère, ma mère est aussi libre que mon père. C’est faux. Je suis une fille, pas un garçon. J’ai 17 ans, mon corps me trahit, je vais avorter".

Dans ce petit livre qui se lit en moins d'une heure, Colombe Schneck nous raconte l'avortement qu'elle a subi il y a trente ans. C'est un épisode de sa vie qu'elle n'avait raconté à personne jusqu'ici, bien que le sujet vienne la hanter régulièrement. Un article d'Annie Ernaux dans l'humanité l'a fait sortir du silence. Dans cet article, Annie Ernaux écrivait que "rien n'était gagné pour les femmes" et que pourtant "les femmes ne se mobilisaient pas assez". Ce constat a décidé Colombe Schneck à raconter son expérience. Il lui a semblé important de venir au secours de ce droit si difficilement acquis par nos aînées mais que certains voudraient voir remis en cause.

On découvre une jeune Colombe libre, croquant la vie à pleine dents, pleine de projets et d'idées de voyages à l'étranger. Éduquée, bien entourée par des parents "dans le coup", elle était loin d'être une pauvre fille ignorant tout "de ces choses-là". Son insouciance de l'époque, elle l'avoue volontiers. Sa pilule, elle l'avait oubliée, tout simplement.

Ce petit livre est à mettre entre les mains des jeunes filles de dix-sept ans, pour leur faire prendre conscience de l'importance de la contraception mais aussi pour les déculpabiliser quand "l'accident" se produit (c'est arrivé à d'autres). L'avortement n'est pas un événement banal, on le porte toute sa vie mais parfois, pourtant, c'est la meilleure solution. En évoquant cet enfant qu'elle n'a pas eu, Colombe Schneck dit ceci : "Je peux l'écrire désormais, ton absence m'accompagne depuis trente ans. Ton absence m'a permis d'être la femme libre que je suis aujourd'hui".

Un témoignage pudique et émouvant qui apporte sa pierre à l'édifice du droit à l'avortement.

l'avis de Noukette

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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 00:04
rue de Sèvres 2015 - 168 pages
rue de Sèvres 2015 - 168 pages

La guerre de 14 tire à sa fin quand Albert Maillard et Edouard Péricourt frôlent la mort sur un champ de bataille. Le premier s'en sort sans séquelles, sinon psychologiques alors que le second perd la moitié du visage. Les deux hommes, d'origines sociales différentes, ne se seraient jamais côtoyés si Edouard n'avait pas sauvé la vie de son camarade.

On les retrouve après la guerre, partageant le même logement, Albert travaille pour deux et Edouard se fait désormais appeler Eugène. Il ne veut plus voir sa famille et notamment son père, un homme froid qui n'a jamais accepté sa fantaisie. Le brave Albert tente de distraire son ami sans visage. Ce dernier, souffrant le martyre, physiquement et psychologiquement, se laisse aller à l'apathie, se droguant plus que de raison pour calmer la douleur. Il se fabrique des masques pour passer le temps (il a toujours aimé dessiner). Un jour lui vient une drôle d'idée : monter une escroquerie en se faisant de l'argent sur le dos des morts de la guerre. Albert finira par le suivre dans sa folle aventure...

C'est la première fois que je lis une adaptation d'un roman en bande dessinée. Mon ressenti est très positif même si j'avoue avoir été un peu frustrée par la version très épurée du texte, en comparaison du pavé de 600 pages de Pierre Lemaitre. L'essentiel y est mais je me demande si l'histoire n'est pas difficile à saisir si l'on a pas lu le roman auparavant.

Ce sont les dessins, remarquables, qui portent l'histoire. Je n'ai pas noté de décalages entre les personnages tels que je les imaginais, et la façon dont Christian De Metter les a croqués. Il est resté très fidèle aux descriptions assez minutieuses de Pierre Lemaitre. Les visages sont dessinés de façon réaliste, notamment celui d'Edouard Péricourt, assez saisissant avec sa moitié de visage en moins. Les masques d'Edouard sont également très réussis.

C'est une très belle adaptation.

L'avis de Leilonna et ceux de Noukette - Antigone - Jérôme (qui n'ont pas lu le roman au préalable mais que cela n'a pas dérangé).

Au revoir là-haut - Pierre Lemaitre (BD)

vous pouvez cliquer sur la planche pour l'agrandir.

Au revoir là-haut - Pierre Lemaitre (BD)

La BD de la semaine, c'est chez Noukette aujourd'hui

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 00:41
L'arabe du futur 2 - Riad Sattouf (BD)

Dans le premier opus (l'Arabe du Futur 1/ 1978-1984), Riad Sattouf nous racontait sa petite enfance, de la naissance à 6 ans. Né d'une mère bretonne et d'un père syrien, Riad a été confronté à deux cultures qui lui font faire le grand écart. Entre sa grand-mère bretonne et sa grand-mère syrienne, il était difficile de trouver un quelconque point commun. La singularité de l'enfance de Riad m'avait frappée à la lecture de ce premier tome. Je dois même dire que je m'étais demandé s'il ne forçait pas le trait quand il évoquait la vie quotidienne et Libye et en Syrie. L'aveuglement du père par rapport aux régimes dictatoriaux en vigueur m'avait sidérée tout autant que l'effacement de sa mère devant son mari.

Dans le deuxième opus, qui couvre les années 1984 et 1985, Riad découvre l'école. J'ai été de nouveau interloquée par ce que rapporte l'auteur. On est dans la même lignée que le premier tome. Le père de Riad est toujours aussi peu critique vis à vis du régime d'Hafez-Al-Assad. En revanche, et cela m'a fait plaisir, il m'a semblé que la mère s'affirmait davantage. Quant au petit Riad, il ne veut pas décevoir son père. Il met donc un point d'honneur à se comporter un bon petit écolier syrien, subissant sans broncher la méchanceté de la maîtresse et l'injustice qui règne à l'école. Je ne vous cacherai pas que certaines situations sont si grotesques et ubuesques que cela en est presque dérangeant. L'humour et l'autodérision, omniprésents, atténuent toutefois cette impression.

Deux autres tomes sont prévus, le 3ème est en cours d'élaboration, je crois. Je m'en réjouis car c'est une BD vraiment très plaisante à lire. Les dessins sont savoureux et le texte tout autant.

L'avis de Jérôme

L'arabe du futur 2 - Riad Sattouf (BD)

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L'arabe du futur 2 - Riad Sattouf (BD)

La BD de la semaine, c'est chez Yaneck

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 00:36
Thélème - Lu par Paul Barge -  15 heures d'écoute
Thélème - Lu par Paul Barge - 15 heures d'écoute

Stephen King est un auteur que je connais peu, sinon de réputation. Le seul titre que j'avais lu de lui avant "Misery" et sans conviction était "Docteur Sleep", dans le cadre du Prix Audiolib. Si l'envie de récidiver avec "Misery" m'est venue, bien que je n'aime guère les romans d'épouvante, c'est grâce à Delphine de Vigan qui fait référence à ce titre dans son dernier livre "D'après une histoire vraie". J'ai eu envie de découvrir quels étaient les liens entre le roman de King et celui de De Vigan. Le rapprochement entre les deux histoires me saute aux yeux au moment d'écrire mon billet.

Dans " D'après une histoire vraie", une fervente lectrice vient envahir l'univers d'une romancière au point de se rendre indispensable. C'est d'une certaine façon ce qui arrive aussi à Paul Sheldon, le personnage principal de "Misery" car la femme qui s'impose à lui le séquestre et l'oblige à écrire l'histoire qu'elle a envie de lire. Cette femme s'appelle Annie Wilkes et elle est complètement folle. Retenu de force après un accident de voiture qui l'a amoché assez sérieusement, Paul n'a d'autre solution que d’obtempérer et de jouer les Shéhérazade pour tenter de sauver sa peau ou au moins de gagner du temps.

La folie de la geôlière monte crescendo au point que certaines scènes du livre sont effroyables. Paul est totalement dépendant d'Annie à plusieurs titres : pour la nourriture et pour les médicaments dont il est devenu accro. Peu à peu, une sorte de bras de fer haletant s'instaure entre lui et Annie. On se demande comment tout cela va se terminer et on ne voit pas venir la fin. Mais chut, il ne faut pas que j'en dise de trop.

Dans " Misery", Annie amène Paul à réfléchir à la façon de construire une histoire et aux relations entre un auteur et ses personnages. Dans "D'après une histoire vraie", la fameuse "L" fait méditer Delphine sur les relations entre roman et autobiographie. Je vous ai cité les principaux points communs, ceux qui sautent aux yeux, mais il y en a sans doute d'autres.

J'ai apprécié d'écouter ce roman mais je n'aimerais pas voir son adaptation au cinéma. Je pense que je serais traumatisée par la vision de de certaines scènes.

Un bon roman qui m'a donné envie d'approfondir l'oeuvre de l'auteur, en lisant "Shining", autre succès du romancier américain.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Thélème

Misery - Stephen King (audio)

L'histoire se passe dans le Colorado (challenge 50 romans / 50 états)

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