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Ecoutons un livre

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Tous les 28 du mois, je publie un billet récapitulatif des lectures audio des participants. Il n'est pas nécessaire de participer à chaque fois.

 

 

 

6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 00:02

Les deux auteurs de ces BD ont à la fois dessiné et écrit, formant à eux-deux une sorte d'auteur virtuel. Leur méthode de travail est expliquée au début de chaque tome.

La série, en quelques mots :

Nous sommes dans un petit village de la campagne québécoise, dans les années 20. Après le décès de son époux, Marie se trouve seule à la tête du commerce du village, le magasin général. Un jour, arrive dans le village un homme assez jeune prénommé Serge. Sa moto étant en panne, il n'a pas d'autre choix que de rester sur place le temps de réparer l'engin. MarIe le loge provisoirement chez elle mais il prend goût à la vie au village et finit pas s'y installer, ouvrant un restaurant à côté de chez Marie.

Nous découvrons, au fil du roman, les habitants du village et les clients du magasin : le curé, les fermiers des alentours... J'avais craqué l'an passé pour les personnages principaux, Serge et Marie, mais également pour les personnages secondaires comme le curé du village ou Gaétan, le simple d'esprit. C'est donc avec joie que j'ai retrouvé tout ce petit monde dans les tomes 4 à 6.

Si vous n'avez pas encore lu cette série, je ne vous conseille pas de lire la deuxième partie de mon billet car je donne des éléments qui pourrait vous gâcher la lecture. Sachez seulement que j'ai apprécié les tomes 4 à 6 autant que les premiers et que je vous conseille chaudement de découvrir la série. Personnellement je l'ai trouvée à la bibliothèque.

Magasin général (Tomes 4 à 6) - BD

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Magasin général (Tomes 4 à 6) - BD

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Magasin général (Tomes 4 à 6) - BD

Dans le tome 4, qui s'appelle "Confessions", Serge et Marie subissent une certaine pression du curé qui voudrait les marier car tout le monde s'imagine qu'il se trame quelque chose entre eux. Ce que le curé ignore c'est que, au grand désespoir de Maire, leur relation est totalement platonique. La jeune femme, très malheureuse du rejet de Serge (on découvre la cause de ce rejet), finit par faire une bêtise.

Dans le tome 5, "Montréal", Marie, rejetée par le village pour la bêtise qu'elle a commise, décide de quitter le village. Encore une fois le "qu'en dira t'on"impose sa loi. Marie décide de prendre l'air un moment et part pour Montréal avec sa nièce orpheline. Le magasin général est fermé et les habitants bien embêtés...

Le tome 6 "Ernest Latulippe" est centré sur le retour au village de Marie. Les habitants ne lui ont pas pardonné son "péché de concupiscence" mais qui sont prêts à mettre leur mouchoir dessus pourvu qu'ils soient de nouveau réapprovisionnés. La "Marie" qui est revenue de Montréal n'est plus tout à fait celle est est partie. Son deuil est fini et elle a bien l'intention de faire ce que bon lui semble en passant outre la morale...

Je vous ai résumé les faits principaux en faisant l'impasse sur toutes les petites anecdotes croustillantes qui font le charme de "Magasin Général".

Les choses sont claires désormais entre Marie et Serge. Ils ne seront jamais amants mais leur amitié se renforce au fil du temps. Je n'ai aucune idée de ce qui va se passer dans les tomes suivants car il n'y a pas d'ouverture dans le tome 6 sur la suite des aventures de ce "Magasin Général" et de sa propriétaire.

Une série incontournable, que je suis bien contente d'avoir trouvée à la bibliothèque de ma ville.

Magasin général (Tomes 4 à 6) - BD

La BD de la semaine, c'est chez Yaneck aujourd'hui

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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 22:06
Audiolib (JC Lattès) - 8 h 56 - 2015
Audiolib (JC Lattès) - 8 h 56 - 2015

La narratrice de ce roman est Delphine De Vigan (ou peut-être son double ?). Elle est romancière et son mari, journaliste littéraire à la télévision, s'appelle François. Complètement déboussolée après la sortie de son dernier roman, Delphine est incapable de se remettre à l'écriture. De surcroît, elle se retrouve seule dans son appartement, suite au départ de ses enfants, partis étudier dans une autre ville. Lors d'une soirée, Delphine fait la rencontre d'une jolie femme, très sûre d'elle, dont la compagnie lui devient bien vite indispensable. Delphine pense avoir trouvé une épaule sur laquelle s'appuyer et ne veut pas voir que l'amie en question se comporte de façon de plus en plus étrange...

Le précédent ouvrage de Delphine De Vigan m'avait, pour des raisons très personnelles, totalement bouleversée. Beaucoup de lecteurs avaient eu le même ressenti que moi mais pas tous. Certaines personnes avaient été dérangées par le côté très autobiographique du roman, considérant que l'auteure jetait sa famille en pâture au lecteur.

Entre les louanges d'un côté et les critiques de l'autre, on peut imaginer que la période qui a suivi la sortie de "Rien ne s'oppose à ma nuit" n'a pas été simple à vivre pour l'auteure. Dans "D'après une histoire vraie", elle revient sur cet épisode mais en brouillant les pistes et bien malin celui qui parviendra à démêler le vrai du faux. La proximité avec le lecteur donne à ce dernier l'impression d'être le confident alors qu'en fait, il se fait manipuler. Tout au long du roman, en effet, elle joue avec nous et avec nos nerfs. J'ai bien aimé la fin, qui nous suggère une autre interprétation de l'histoire mais sans nous donner la certitude d'être dans le vrai.

Tout au long du roman, l'auteure nous amène à réfléchir sur l'utilisation du matériau autobiographique dans la littérature mais de façon distrayante. J'ai beaucoup aimé le procédé.

Je l'ai lu en version audio et c'était parfait. Le ton de la lectrice était tout à fait en accord avec l'ambiance de l'histoire.

Les avis de Enna - Manika - Violette

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Audiolib.

Ce livre a obtenu le Prix Goncourt des Lycéens ainsi que le Prix Renaudot.

Challenge du Goncourt des Lycéens (chez Enna)
Challenge du Goncourt des Lycéens (chez Enna)

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23 novembre 2015 1 23 /11 /novembre /2015 00:54
Babel/Leméac (Actes Sud 2007) - 188 pages
Babel/Leméac (Actes Sud 2007) - 188 pages

Ce qui compte, ce sont les liens d'affection qui relient les gens entre eux, formant une toile immense et invisible sans laquelle le monde s'écroulerait. Le reste, auquel on consacre la plus grande partie de son temps en prenant des airs très sérieux, n'a que peu d'importance.

Certains livres restent à jamais liés aux périodes durant lesquelles on les a lus. Ce sera le cas du "vieux chagrin", que j'ai lu dans les jours qui ont suivi le 13 novembre 2015. C'était, par chance, la lecture qu'il me fallait, une lecture réconfortante qui met en lumière le meilleur de l'humain quand on doit lutter pour oublier le pire.

Comme j'ai aimé retrouver chaque soir le calme des rives du Saint Laurent où se situe la maison du vieil écrivain et de son chat "le vieux chagrin" ! Cet écrivain, double de Jacques Poulin, aime les plaisirs simples de la vie. Ses livres racontent avec poésie des rencontres amicales ou amoureuses, des voyages et des rêves éveillés. L'écrivain passe habilement de la fiction au réel, tout au long de l'histoire. Les deux se mêlent et se nourrissent mutuellement. C'est une jolie histoire d'amour et d'amitié mais aussi une réflexion sur la création littéraire et sur l'autofiction. Ce que j'apprécie également quand je lis cet auteur, c'est de retrouver des éléments des romans précédents comme la vieille camionnette Volkswagen, qui finit par devenir un personnage à part entière.

Les livres de "Jacques Poulin" ont sur moi un effet incroyablement apaisant. Mais quel mal pour les dénicher dans les librairies françaises ! Je ne comprends pas que cet auteur ne soit pas davantage connu et reconnu en France.

Une lecture "doudou", sans être aucunement mièvre.

Le vieux chagrin - Jacques Poulin

Lecture commune de Jacques Poulin dans le cadre de "Québec en novembre" organisé par Yueyin et Karine.

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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 07:19
Coffret livre + CD  Collector - 192 pages - octobre  2015
Coffret livre + CD Collector - 192 pages - octobre 2015

Dans ce récit autobiographique, Marc Lavoine évoque son enfance en région parisienne, une enfance marquée par les innombrables frasques de son père, un incorrigible séducteur. Pour être plus complet dans ce portrait, j'ajouterai qu'il travaillait à la poste et qu'il était un fervent militant CGT. Un sacré personnage, ce père, alcoolique, fort en gueule et menteur comme pas deux mais que Marc aimait pourtant, comme le montre cet extrait du roman, qui résume bien les relations entre Marc et ses parents : "Je grandissais et je devais faire semblant avec ceux que j'aimais le plus au monde, mon père que je devais protéger de mon regard pour qu'il ne se sente pas trop coupable, pour ne pas lui renvoyer le reflet de ma déception ou de ma détresse, et ma mère que je devais convaincre de ne pas s'enfermer dans sa solitude, dans ce châle de tristesse qui parfois la recouvrait comme le linceul des amours perdues".

Marc Lavoine ne manque pas d'humour pour raconter ce père haut en couleur mais j'ai parfois ri jaune. La désinvolture de cet homme vis-à-vis de sa famille est totalement ahurissante tant il ne parait pas mesurer les répercussions de ses actes. Sa pauvre femme en a beaucoup souffert, tout comme ses enfants. Malgré tout, l'homme était attachant et aimait son entourage à sa façon.

L'autobiographie de célébrités, ce n'est pas ma tasse de thé mais j'ai fait une exception pour ce récit. J'en avais eu de bons échos et sa sortie en version audio, lue par l'auteur, m'a convaincue de le découvrir. Je rejoins les avis lus ici ou là : il ne s'agit pas d'un récit de vie "people". On sent qu'il y a eu un vrai travail d'écriture et le résultat le prouve. J'ai apprécié que Marc Lavoine ne règle pas ses comptes avec un père que l'on peut qualifier de défaillant. Les années ont passé, le plaies ne sont plus à vif. Les choses sont dites, certes, mais le ton est apaisé.

En toile de fond, nous découvrons la vie quotidienne d'une famille de français moyen dans les années 70-80, dans la région parisienne (il ne s'agit pas du milieu ouvrier, mais juste au-dessus). J'ai beaucoup aimé cet aspect du roman, d'autant plus que je suis de la même génération que l'auteur.

Après avoir aimé Marc Lavoine comme chanteur et acteur, j'ai aimé l'écrivain et le lecteur.

Les avis de Anne - Laurie

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les Editions Fayard.

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16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 06:21
sixtrid - 3h 55 - Lu par Lazare Herson-Macarel
sixtrid - 3h 55 - Lu par Lazare Herson-Macarel

Comme dans "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" le personnage principal de "Pietra Viva" n'est autre que le célèbre Michel Ange. D'un point de vue chronologique, l'histoire proposée par Léonor De recondo se situe avant celle de Mathias Enard. Dans "Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants", le sculpteur avait commencé à travailler sur le tombeau du pape alors que dans "Pietra Viva", il n'en est qu'au choix du bloc de marbre. Il a quitté Rome très perturbé par la mort d'un jeune moine dont la beauté l'avait charmé pour se rendre à Carrare, en Toscane .Là, il a retrouvé quelques connaissances mais ne fait pas beaucoup d'efforts pour se lier. Sa misanthropie lui crée quelques ennuis qui, pour finir, l'amèneront à s'humaniser un peu.

Leonor De Recondo n'a pas écrit ce livre par hasard. Fille de sculpteurs, elle connait Carrare et le milieu des carriers. La base de son récit repose sur des faits historiques, Michel Ange a bien séjourné dans ce village de Toscane pour y choisir le marbre du tombeau du pape. La romancière a repris les traits de caractère rapportés par les biographes. Pour le reste, elle a fait son travail d'écrivain et c'est une très belle réussite.

C'est un portrait très subtil du sculpteur. Nous découvrons un homme tourmenté par la mort de sa mère alors qu'il était tout jeune enfant. Leonor De Recondo fait ressortir sa fascination pour la beauté des jeunes hommes et son aversion pour les enfants. C'est le vécu de l'homme qui guide son art, les deux sont intiment liés. J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver Michel Ange dans un autre contexte que celui du roman de Mathias Enard mais avec une sorte de continuité.

La voix grave de Lazare Herson-Macarel apporte de la profondeur au récit.

Un beau voyage dans l'espace et dans le temps.

Une lecture commune avec Enna

D'autres billets : Galea - Le carré jaune

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30 septembre 2015 3 30 /09 /septembre /2015 23:14
Albin Michel 2015 - 300 pages - traduit de l'anglais (Irlande) par Marina Boraso
Albin Michel 2015 - 300 pages - traduit de l'anglais (Irlande) par Marina Boraso

Barnabas se demande ce qui se passe quand il entend enfin son cri, deux mots qui le heurtent comme un caillou que l’on jette. Il faut qu’il les répète deux fois dans sa tête avant que son regard se porte au-dessus des arbres et découvre le noir du tourbillon, un ondoiement de fumée qui semble s’incliner pour le saluer. Au feu.

Après avoir passé plusieurs années à New York, Barnabas Kane, d'origine irlandaise, rentre au pays avec sa femme et son petit garçon, pour y tenir une ferme. Quelques temps plus tard, un drame vient mettre en péril l'équilibre trouvé par la famille. Un incendie (criminel ?) dévaste leur écurie. Toutes les vaches périssent et l'ouvrier agricole meurt brûlé vif à l'intérieur. Barnabas traverse une longue période d'apathie. Sa femme le tient à bout de bras.Quand enfin il retrouve de l'énergie, c'est pour se lancer dans un projet fou : reconstruire son écurie, alors qu'il n'a pas un sou devant lui. Sa ferme n'était pas assurée. Son projet est voué à l'échec mais il refuse de l'admettre.

Paul Lynch raconte l'inexorable descente aux enfers de la famille, liée à l'entêtement de Barnabas. Nous attendons le déclic lui donnera un peu de lucidité mais rien n'y fait. La fin est à à la fois belle et terriblement triste. Belle car sublimée par l'écriture de Paul Lynch et triste car Barnabas va hélas, jusqu'au au bout de sa folie.

Amoureux des paysages irlandais, ce livre est pour vous car si l'histoire a son importance, son cadre en a tout autant. Utilisant une langue riche et travaillée, Paul Lynch s'attache à décrire une Irlande verdoyante, au climat capricieux et aux habitants (trop) bien ancrés dans leurs traditions. J'ai mis un peu de temps à apprivoiser le style empreint de lyrisme de Paul Lynch mais la beauté de l'écriture a fini par m'emporter. Bravo à la traductrice également.

Une plume à découvrir.

Pour Laure, c'est un coup de coeur. Pour Cryssilda également

Gambadou a un avis très proche du mien.

3/6 challenge rentrée 2015
3/6 challenge rentrée 2015

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Albin Michel.

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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 23:34
Glénat 2009 - 156 pages
Glénat 2009 - 156 pages

Ce roman graphique commence ainsi : "Mon amour, quand tu liras ces mots j'aurai quitté ce monde". La jeune femme qui lit ces mots s'appelle Emma et celle qui les a écrits, Clémentine.

Nous allons découvrir, au fil de l'histoire, la complexité de l'amour qui les unit et qui a commencé une bonne dizaine d'années auparavant. Clémentine est alors une jeune collégienne un peu perturbée. Se sentant coupable de ses attirances vers le sexe opposé, elle souffre de sa différence. La rencontre avec Emma va la décomplexer mais en partie uniquement. Le mal-être qui s'est installé à l'adolescence persiste à l'âge adulte.

C'est en tant que parent que j'ai lu cette histoire car le grand malheur d'Emma est sans nul doute le refus de ses parents d'accepter sa différence. Je pense que les choses ont un peu évolué depuis les années 90 et je m'en réjouis mais je pense qu'il reste encore du chemin à parcourir dans les mentalités. C'est une BD qu'il faudrait mettre entre les mains de tous les parents.

Le bleu est une couleur chaude - Julie Maroh

Quelques mots sur le titre : dans cette BD, vous l'aurez deviné, il y a beaucoup de bleu, ce qui n'est pas pour me déplaire car c'est une couleur que j'aime beaucoup. On y trouve quelques scènes un peu "hot", mais je ne pense pas qu'elles puissent choquer car il n'y a aucune vulgarité. Bien au contraire. J'y ai vu beaucoup de pudeur. C'est avant tout une très belle histoire d'amour.

Aujourd'hui, la BD de la semaine, c'est chez Stéphie
Aujourd'hui, la BD de la semaine, c'est chez Stéphie

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31 août 2015 1 31 /08 /août /2015 23:31
Belfond 2009 - 192 pages
Belfond 2009 - 192 pages

Toni Morisson est une écrivaine afro-américaine née dans une famille ouvrière de l'Ohio, dans les années 30. Prix Nobel de littérature en 1993, elle a écrit de nombreux romans sur le thème de la misère sociale des noirs aux Etats-Unis, hier et aujourd'hui.

J'ai découvert sa plume grâce à son avant-dernier roman "Home". De prime abord, son style m'avait un peu déconcertée. Ce n'est qu'au bout de quatre-vingt pages (sur cent cinquante) que j'avais commencé à apprécier ma lecture auparavant à trouver une cohérence à l'histoire. Cette fois, familiarisée au style de l'auteure, j'ai abordé "Un don" plus sereinement, sans chercher à tout comprendre mais en restant toutefois très concentrée sur ma lecture.

Habituellement, je rédige un bref résumé des livres que je présente. Je ne vais pas le faire pour "un don" car j'aurais l'impression de trahir l'esprit de ce roman qui se présente sous la forme d'un puzzle dont il faut assembler les pièces. Je vous dirai simplement que le personnage principal est une jeune fille noire que sa mère a donné un voyageur en échange d'une dette, quand elle était enfant. Nous sommes au 17ème siècle et la plupart des noirs sont réduits à l'esclavage. Le livre commence par un monologue assez obscur de Florens; il prendra sens peu à peu quand nous découvrirons l'histoire de la jeune fille. Le dernier chapitre, magnifique donne la parole à la mère Florens, nous livrant les dernières pièces du puzzle. Avant cela, nous découvrons les habitants de la ferme où vit Florens, la façon dont ils vivent et les relations entre eux. Il y aurait beaucoup à dire car le roman est très dense.

"Un don" est une l'histoire d'amour entre une mère et une fille, entre une esclave et un affranchi, entre un homme et sa maison. La notion de "Liberté" est au centre du roman, mais elle ne se concerne pas que l'esclavage. D'autres formes de liberté sont évoquées. La phrase de ce livre que je retiendrai est celle que prononce la mère de Florens à fin du roman et dont voici un extrait : "recevoir le pouvoir de dominer autrui est chose difficile, s'emparer de force de ce pouvoir est chose erronée, donner ce pouvoir à autrui est chose mauvaise".

L'écriture de Toni Morisson, riche et envoûtante, est à découvrir absolument (mais il est vrai qu'elle demande un certain effort de concentration et d'attention).

Un don - Toni Morrison (blogoclub)

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Un don - Toni Morrison (blogoclub)

Lu dans le cadre du blogoclub qui proposait, pour ce premier septembre, une lecture au choix de l'oeuvre de Toni Morrison.

Les liens des participants :

Home : Lisa - Hélène - Denis

Un don : Enna - zarline

Délivrances : Gambadou - Laure

Tar Baby : Florence

Sula :Titine

Beloved : claudialucia - Elettre

Le 1er décembre, nous lirons un titre qui contient un prénom. Nous attendons les suggestions des blogoparticipants pour procéder au vote.

Un don - Toni Morrison (blogoclub)

1er jour du mois américain organisé par Titine.

Un don - Toni Morrison (blogoclub)

Le roman n'est pas situé géographiquement, j'ai donc décidé de le classer dans l'état de naissance de l'auteure, l'Ohio, pour mon défi "50 romans, 50 états".

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27 août 2015 4 27 /08 /août /2015 23:26
Audiolib 2015 (Héloïse d'Ormesson) - 2 heures
Audiolib 2015 (Héloïse d'Ormesson) - 2 heures

Après avoir présenté simplement et brillamment ce que l'on sait, d'un point de vue scientifique, de la création du monde, D'Ormesson nous entraîne sur le terrain philosophique, en nous proposant une réflexion sur l'existence (ou non) d'une force créatrice qu'il appelle Dieu.

Sans nous en mettre plein la vue, l'auteur déroule sa position. Il ne croit pas que la création de l'univers soit le fruit du hasard et s'attache à le démontrer, tout en restant très prudent : "La vérité est que sur l'avant-notre-monde comme sur l'après-notre-mort nous ne savons rien. Le contraire n'est pas sûr non plus.Nous pouvons croire. Nous pouvons rêver. Nous pouvons espérer. Nous ne pouvons pas savoir."

D'Ormesson a choisi de "croire". Il nous l'explique ainsi : "L'immense avantage de Dieu, qui est si peu vraisemblable, est de donner au monde, invraisemblable lui aussi, une espèce de cohérence et quelque chose qui ressemble à l'espérance. Sous l'œil et sous la main de Dieu, l'histoire, incompréhensible sans Dieu, cruelle et paradoxale avec lui, prend un semblant de sens : elle est un discours qui se poursuit, un roman en route vers sa fin, un labyrinthe mis en mouvement".

"Comme un chant d'espérance" un texte très court (2 heures) que j'ai pris grand plaisir à écouter pour être une nouvelle fois éblouie par le mystère de la vie. J'aime bien, de temps en temps, m'arrêter quelques instants pour remplacer ma petite vie dans l'immensité de l'univers. L'existence d'un Dieu tel que D'Ormesson l'imagine n'est plus ahurissante que la création du monde mais de là à me transformer en croyante, tout de même pas.

C’était la première fois que je lisais D'Ormesson. J’ai apprécié son écriture élégante et fluide mais plus encore sa finesse d'esprit. Je ne m'attendais pas à apprécier autant un de ses ouvrages, j'avoue que j'avais peur de m'y ennuyer, ce qui n'a pas été le cas, bien au contraire.

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Lu dans le cadre de ma participation au comité de lecture pour le Prix de "Lire dans le noir".
Lu dans le cadre de ma participation au comité de lecture pour le Prix de "Lire dans le noir".

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23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 23:34
SonoBook 2015 (JC Lattès 2014)
SonoBook 2015 (JC Lattès 2014)

"Pour de nombreux jeunes, le raisonnement est le suivant, « La France n’a pas fait de moi un médecin, c’est un pays de salauds, je les emmerde ». Mais peu de gens osent leur répondre que de très nombreux Maghrébins sont devenus médecins, avocats et que toutes les conditions sont offertes par la France pour y arriver et que ce n’est peut-être pas du devoir de la France d’amener tous ces enfants, Français de souche ou issus de l’immigration, parmi la bourgeoisie".

Lydia Guirous est une enfant de l'immigration. Avec ses parents, elle a quitté l'Algérie pour la France à l'âge de six ans. A Roubaix, la famille a tout fait pour s'intégrer et Lydia, brillante élève, a saisi sa chance et bénéficié de la gratuité des études en France. Diplômée de l'université Paris Dauphine et d'une école de commerce, elle se bat pour la laïcité et contre la montée du communautariste. Bien entendu, tout n'a pas été simple dans son parcours, mais elle démontre par son exemple que l'on peut y arriver quand on met toutes les chances de son côté.

La jeune femme demande aux français de défendre la culture française et les valeurs républicaines. Elle cite l'exemple de Roubaix qui a perdu son identité et ressemble désormais à une sorte de "Bled"; Les immigrés d'origine maghrébine y vivent entre eux, sans se donner la moindre chance de s'intégrer. Elle considère que les politiques qui acceptent le communautarisme le font par intérêt personnel, pour des voix supplémentaires aux élections mais qu'au final, c'est "la blonde" qui récolte les fruits de tout cela.

Elle s'oppose à l'autorisation du port du voile, qui va à l'encontre de l'égalité des sexes, et considère que le "hallal" n'est autre qu'un commerce lucratif permettant à certains de "s'en mettre plein les poches". Ses positions sont courageuses et les islamistes intégristes la taxent de "collabeur". J'avoue que son souhait de fermeté et son refus des compromis m'a surprise et interpellée. Si Lynda Guirous n'était pas d'origine maghrébine, ses positions pourraient être interprétées comme un manque de tolérance. Elle considère qu'en ne défendant pas suffisamment nos valeurs et se montrant trop laxiste, nous faisons le jeu des extrémistes. Voilà qui donne à réfléchir, surtout après les événements du début de l'année.

La version audio se prête bien à ce texte, que je vous conseille (en version papier si l'audio ne vous tente pas).

Un sujet délicat, des positions courageuses.

Allah est grand, la république aussi de Lydia Guirous

Lu dans le cadre du Prix "Lire dans le noir".

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