8 février 2007
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C'est grâce aux avis élogieux du club des bloggueuses : Cuné Lisa Camille Frisette Chimère que j'ai eu envie de lire cet excellent roman.
Quelques mots sur l’auteur :
Jeffrey Eugénides est connu principalement pour son premier roman « Virgin Suicide », porté à l’écran par Sofia COPPOLA. Middlesex est son second roman, écrit neuf ans après le premier, et pour lequel il a obtenu le prix Pulizer en 2003.
L’histoire :
Le narrateur, hermaphrodite, nous raconte son histoire. Une histoire peu banale dans le sens où elle démarre par un inceste. Ses grands-parents étaient frère et sœur. Ils sont nés dans un petit village de Grèce qu’ils ont été contraints de fuir, tout juste adultes, en raison de l’invasion turque de 1922. A l’adolescence, une certaine attirance les pousse l’un vers l’autre. Cet amour se concrétise sur le bateau les menant vers leur nouvelle vie aux Etats Unis. Ils choisissent alors de se marier. L’histoire ne s’arrête pas là, puisque le fils né de leur union se marie par la suite avec une cousine. Deux générations plus tard, la conséquence de cette consanguinité se manifeste sous la forme d’une anomalie chromosomique dont notre narrateur est la victime.
Mon avis :
D’un point de vue historique, ce livre est absolument passionnant : l’effroyable incendie de Smyrne en 1922, les débuts de l’industrie de l’automobile à Détroit, la grande dépression, la prohibition, les émeutes raciales des années 60… On vit ces évènements aux côtés de la famille Stéphanides et au rythme de leur vie quotidienne.
Le dernier tiers du livre est consacré aux problèmes d’identité sexuelle de la jeune Calliope puis du jeune Cal quand, à l’adolescence, notre narrateur découvre qu’il est « plutôt » un garçon. Sans aucune vulgarité, sur un sujet plutôt scabreux, Eugénides évoque de façon très précise les aspects médicaux et psychologiques de l’hermaphrodisme.
On ne s’apitoie pas sur le sort de ce personnage qui ne se laisse jamais aller et aborde ses problèmes avec une grande lucidité mais également beaucoup de distance et d’humour. Sa capacité d’adaptation est impressionnante. Elle est égale à celle des parents et grands-parents, confrontés eux-mêmes dans leur vie à des difficultés d’intégration.
Les nombreuses références mythologiques donnent à l’histoire une dimension supplémentaire.
Ce n’est pas facile, en quelques lignes, de donner l’essentiel d’un livre de 680 pages aussi riche que celui-ci. J’espère toutefois vous avoir donné envie de le rajouter à votre LAL.
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Un excellent roman.