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Chers visiteurs, bonjour !

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Ecoutons un livre

Dépôt des liens : Ici

Tous les 28 du mois, je publie un billet récapitulatif des lectures audio des participants. Il n'est pas nécessaire de participer à chaque fois.

 

 

 

8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 23:40

    Robert Laffont - 585 pages - Traduit de l'anglais (Australie) par Johan Frédérik HEL-GUEDJ

 

"La mémoire est une chienne indocile" n'est pas un livre dont il est facile de parler tant il est riche et foisonnant. Plusieurs destins se croisent dans cette histoire qui se passe principalement à New-York, mais qui nous conduit également à Chicago, Cracovie ou Auschwitz.

Nous suivons plus particulièrement deux personnages qui n'ont, à priori, rien à voir l'un avec l'autre : Lamont Williams, jeune afro-américain vient de sortir de prison. Il est employé par un hôpital, pour une période probatoire de 6 mois. L'autre personnage, Adam Zignelik, est professeur d'histoire dans une grande université. Il traverse un passage à vide tant au niveau professionnel qu'au niveau personnel.

0n comprend assez vite qu'un sujet commun lie ces deux personnages. Adam, de plus en plus mal dans sa vie, se raccroche à l'étude d'enregistrements d'une portée historique considérable puisqu'il s'agit des premiers témoignages des rescapés d'Auschwitz. A la même époque, à l'hôpital, Lamont fait la connaissance d'un vieil homme rescapé des camps...

L'auteur prend le temps de nous présenter chacun de ses personnages. Nous les découvrons dans leur intimité et percevons leurs failles. J'ai particulièrement aimé les pages évoquant la vie du psychologue qui a interrogé les rescapés des camps. Son histoire personnelle est captivante, un roman dans le roman...

Le sujet peut faire peur et c'est vrai que certaines pages sont très pénibles à lire mais ce n'est pas un "énième" livre sur l'holocauste. D'une part parce qu'il aborde d'autres sujets (comme l'histoire de la ségrégation raciale aux états unis), mais aussi parce qu’il se démarque par sa profondeur de réflexion. C'est un livre très documenté qui se penche sur la transmission de la mémoire et sur le rôle de la compréhension de l'histoire dans l'avancement de l'humanité.

Il faut avoir du temps devant soi pour se plonger dans cette aventure livresque car les pages ne se tournent pas toutes seules, surtout au début. Un conseil si vous le lisez, soyez patient.

Que vous dire de plus sinon que ce livre se situe un cran au-dessus de tout ce que j'ai pu lire ces derniers temps. C'est un roman dont vous ne sortez pas indemne.

Les avis très enthousiastes de Aifelle - Clara - Krol

Je n'ai pas lu trouvé d'avis négatifs mais je sais que Keisha n'a pas réussi à passer les cinquante premières pages car elle s'ennuyait. Elle nous en dira peut-être plus si elle passe par ici...

L'histoire se passant essentiellement aux Etats-Unis, il compte pour le Challenge US de Noctembule

Un nouveau logo :)

 

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 23:53

10-18 1996 (Sabine Wespieser 2002) - traduit de l'anglais par J. Schmidt et V. Lermite - 312 pages

 

    blogoclubPour cette session du blogoclub, consacrée à l'Irlande, les participants ont choisi de lire "On s'est déjà vu quelque part" de Nuala O'Faolain. Cet ouvrage autobiographique, publié en 2002, est le point de départ de la brève carrière d'écrivaine de Nuala, morte en 2008 à Dublin d'un cancer foudroyant. Elle laisse derrière elle une oeuvre profondément personnelle qui fait d'elle une auteure irlandaise reconnue dans le monde. 

La vie de Nuala O'Faolain n'est pas un long fleuve tranquille. Riche de rencontres et expériences multiples, c'est une existence semée d'embuches et souvent solitaire. La liberté a un prix...

Comme ses soeurs et les femmes de sa génération elle aurait dû se marier et avoir une flopée d'enfants. L'Irlande, pays profondément ancré dans le catholicisme conservateur ne connaissait pas la contraception. Mais elle n'est pas tombée enceinte et nous explique à quel point le fait de ne pas avoir eu d'enfants l'a sauvée et désespérée tout à la fois. Elle avoue qu'elle n'aurait pas su éduquer des enfants à l'âge d'en avoir parce qu'elle manquait de stabilité, qu'elle voulait gagner sa vie et aspirait à une indépendance financière à une époque où c'était inconciliable avec une vie familiale.

Une chance de ne pas avoir eu d'enfants mais aussi une grande souffrance, quand, à la cinquantaine, elle s'est retrouvée seule, sans mari, sans enfants. Les pages qui m'ont le plus touchée sont celles où elle évoque la période de sa vie où elle n'existait plus sous le regard des hommes, parce qu'elle n'était sans doute plus suffisamment désirable sexuellement. Sans la consolation du regard bienveillant d'un mari, sans enfants, elle s'est senti cruellement seule.

La première partie du livre est consacrée à son enfance et adolescence. Une famille qui avait tout pour être heureuse et qui ne n'a pas été. Un père journaliste, intelligent et fantaisiste mais volage et inapte à assumer une vie familiale. Une mère qui passait ses journées à lire pour oublier ses déboires conjugaux, qu'elle noyait dans l'alcool. Comme sa mère, Nuala a eu de gros soucis, toute sa vie, avec l'alcool, trouvant là un refuge dont elle connaissait pourtant le danger et l'inefficacité à régler les problèmes.

Je pourrais encore écrire des pages et des pages sur ce livre, si riche d'enseignements sur la condition féminine. Nuala a lutté pour faire avancer la cause des femmes en Irlande et nous laisse avec cet ouvrage un témoignage d'une grande sincérité. D'un point de vue littéraire, je n'ai pas trouvé le récit transcendant, la traduction m'a semblé parfois maladroite, mais je le classe tout de même dans mes coups de coeur, car c'est témoignage à lire absolument. 

    Une auteure dont il me tarde maintenant de découvrir les romans...

 

Les avis des blogoparticipants (très partagés) : Fransoaz - ValérieLisa  - TitineSibille  

 

             Une autre auteure irlandaise, Claire Keegan chez :

             Lou avec "l'Antartique" et Hélène avec "les trois Lumières" 

             Chez Denis : L'archiviste de Dublin de Flann O'Brien 

 

 

Et ce livre rentre dans la nouvelle session du challenge des livres et des îles de Géraldine

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3 août 2013 6 03 /08 /août /2013 23:29

   

Actes Sud janvier 2013 - 273 pages

 

 

"Aujourd'hui, je me donne le droit de douter. Le doute n'est pas réservé aux croyants.
J'ai besoin d'autres êtres humains, comme moi, doutant, s'égarant, pour m'approcher de ce qu'est la vie. Parce que je suis vieux. Les religions ne m'intéressent pas. Ceux qui sont sûrs d'un dieu ou de l'absence d'un dieu ne me sont d'aucune aide. J'ai besoin de confronter mon doute à d'autres, issus d'autres vies, d'autres cœurs. J'ai besoin de frotter mon âme à d'autres âmes aussi imparfaites et trébuchantes que la mienne.
Je ne cherche à être sûr de rien mais je veux trouver la forme juste de mon doute. Simplement cela. Humblement. Je ne suis pas un grand philosophe. Je ne cherche rien pour les autres. Juste une façon de rester vivant. À ma façon".

 

Octave Lassalle a perdu sa fille unique il y a longtemps. Elle avait 19 ans et croquait la vie à pleines dents. Cette disparition a fait voler son couple en éclats. Aujourd'hui âgé de quatre-vingt-dix ans, Octave cherche le chemin de la sérénité et l'acceptation de la mort de sa fille. Pour l'accompagner dans sa fin de vie, il s'entoure d'une équipe, choisie avec soin. Ces quatre personnes se relayent jour et nuit pour l'accompagner. Toutes possèdent, dans la maison du vieil homme, une chambre dans laquelle elles peuvent choisir de rester une fois leur journée (ou nuit) accomplie.

Peu à peu des liens se tissent entre les accompagnants et l'ancien chirurgien mais également entre les accompagnants entre-eux. Le miracle espéré par Octave Lasalle prend forme et le souvenir de la jeune disparue trouve sa place grâce au au talent d'Hélène, artiste peintre. L'apaisement recherché par le vieil homme devient réalité, preuve que le profane peut lui aussi apprivoiser la mort...

J'ai acheté cet ouvrage à sa sortie mais j'attendais d'avoir du temps devant moi pour m'imprégner de chaque phrase, sans précipitation. Je l'ai donc lu très lentement, savourant chaque ligne, prenant le temps de la réflexion. Si vous êtes tenté, vous aussi par cet ouvrage, je vous conseille d'en faire autant.

    La prose de Jeanne Benameur ne se dévore pas. Elle se déguste...

 

D'autres avis : Violette - Clara - Aifelle - Noukette

 

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  Challenge Jeanne Benameur 

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 23:24

Audiolib 2010 (Belfond)- lu par Emmanuel Dekoninck - 14 h 80 d'écoute

 

La grande question de ce livre est la suivante :

"Qui a tué le célèbre industriel Vicky Rai" ?

 

Avant de connaître le fin mot de l'histoire, au tout dernier chapitre, Vickas Swarup prend le temps de nous présenter tranquillement les 6 suspects arrêtés par la police le jour du crime. Nous remontons quelques temps en arrière et découvrons  l'actualité des suspects les semaines qui ont précédé le crime. Nous constatons que tous avaient une bonne raison de vouloir assassiner l'industriel. Il faut dire que cet homme était une ordure finie et que les raisons de le tuer ne manquent pas... 

Ces suspects sont bien différents les uns des autres. Nous avons : 

- le père de Vicky, homme politique véreux

- un américain très "bas de gamme " amoureux d'une icône du cinéma indien

- l'icône en question

- un jeune voleur de portable amoureux de la soeur de Vicky Rai

- un jeune aborigène débarqué de son île pour retrouver la pierre miraculeuse volée à sa tribu

- un bureaucrate habité par l'esprit de Gandhi

 

Ce livre est vraiment captivant à tous niveaux. Les  histoires et parcours des suspects sont très différents les uns des autres. On ne s'ennuie pas une minute, voyageant à travers l'Inde et découvrant chaque fois de nouveaux milieux sociaux... C'est tout à fait passionnant et dépaysant. On découvre une Inde aux multiples facettes, le meilleur côtoyant le pire (le pire étant sans nul doute la corruption !). 

Le personnage qui m'a le plus amusée est sans contexte l'américain : le beauf parfait, pas très futé et qui sort des "blagues à deux balles" toutes les deux phrases. Il m'a bien fait rire celui-là. Le plus émouvant est l'aborigène Iketi, d'une candeur et d'une gentillesse à toute épreuve et bien plus intelligent qu'il n'y parait au premier abord.

Quelques mot sur le lecteur, Emmanuel Dekonnick, que j'ai trouvé merveilleux ! Il arrive à changer de voix en fonction des personnages, sa diction est parfaite. Bref, un énorme plus pour ce livre audio. Je ne suis pas certaine que j'aurais classé cet ouvrage dans mes coups de coeur si je l'avais lu en version papier. 

     Un roman jubilatoire ! 

 

 

Petite entorse au mois anglais, ce livre est une lecture commune avec Valérie - Sandrine et Mrs B autour de Vikas Swarup. 

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 23:27

 

     

Ce livre fait partie de la sélection pour le prix Audiolib. Comme je l'avais déjà lu en version papier, j'avais prévu dans un premier temps de n'écouter que des extraits de la version audio. Avançant bien dans la sélection et un peu perfectionniste sur les bords, j'ai décidé de le relire entièrement, ainsi que "Home" de Toni Morrison, dont je parlerai plus tard. 

Je ne vais pas vous résumer le livre. On l'a vu sur tous les blogs ou presque. J'en parle (ici).

Je n'avais pas eu  l'occasion, jusqu'ici, d'écouter un texte après en avoir lu la version papier. Voilà qui est fait. Quelle belle expérience ! Connaissant déjà l'histoire, on approfondit la lecture, on se laisse porter par les mots. 

C'est un texte très musical qui se prête formidablement bien à être lu et écouté. Je n'avais pas saisi lors de ma première lecture toute la poésie du texte, butant un peu sur les "nous" qui reviennent tout le temps. A l'écoute, ces "nous" ne m'ont pas fait le même effet. Ils sonnent comme une sorte de ritournelle, parfois gaie parfois triste. Le sort de ces femmes est tragique mais certains moments de leur existence sont heureux.

L'ouvrage raconte un pan de l'histoire des États-unis peu connu mais qui mérite vraiment de ne pas être oublié. 

Bravo à Irène Jacob pour son interprétation. J'ai passé un très bon moment à l'écouter.

     A écouter donc plutôt qu'à lire... mais rien n'empêche de faire les deux ! 

 

Sur cette lecture  audio : l'avis de Enna et de Vivelespestes 

logo du site

  5ème lecture / 10 

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 05:53

 

   

Audiolib 2013 (Actes Sud 2012) - Lu par Othmane Moumen - 9 heures d'écoute

Lakdhar est un jeune marocain vivant à Tanger. Le jour où il est découvert nu avec sa cousine dans sa chambre, il doit quitter le domicile familial. Après avoir erré dans les rues, il demande de l'aide à son fidèle ami Bassam. Le jeune homme, débrouillard, lui trouve le gîte et le couvert en l'échange d'un travail de libraire, dans une association islamiste. Soulagé, Lakthar trouve son compte dans ce travail peu fatiguant, bien que les livres propagandistes qu'il vende ne soient pas sa tasse de thé. Lui, ce qu'il aime, ce sont les polars français et la littérature arabe.

Sa quiétude n'est pas totale dans cette nouvelle vie car il se pose des questions sur la vie souterraine de l'association et l'implication de son ami Bassam dans des activités extrémistes. Il ne tarde pas à se rendre compte que ses doutes ne sont pas infondés et se retrouve de nouveau dans la rue. Il trouve un premier travail sur Tanger, puis décide de quitter le Maroc, après les attentats de Marrakech, dans le but de partir en Europe. Il a aussi dans l'idée de retrouver Judith, une jeune espagnole dont il a fait la connaissance. Mais la route vers l'Europe est semée d'embûches... Je n'en dirai pas plus sur l'histoire de Lakdhar sinon qu'il finira par rejoindre Barcelone, où se trouve Judith et la rue des voleurs... 

Roman d'aventures et d'initiation passionnant, ce livre a pour contexte le printemps arabe. Lakdhar se trouve impliqué indirectement et bien malgré lui dans ces évènements politiques. Pacifiste et lettré, il n'aime pas la violence et la fui. J'ai adoré ce garçon malchanceux qui ne manque pas d'humour. Il ne manque pas non plus de courage, acceptant toutes les besognes qui se présentent à lui, pour gagner sa vie honnêtement. A un moment, il fait même le croque-mort ! On tremble pour lui, on voudrait qu'il trouve le bonheur et l'amour qu'il mérite. C'est un livre très abordable tout en apportant en éclairage intéressant sur notre histoire contemporaine.

Quelques mots sur le lecteur : un excellent choix de la part d'Audiolib. Othmane Moumen a petit accent maghrébin qui nous fait l'assimiler immédiatement à Laldhar

    Un vrai coup de coeur ! 

 

Un coup de coeur aussi pour Enna     Gambadou et Clara ont été séduites également

 

Lu pour le Prix Audiolib 2/10 logo du site

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 23:53

Thélème 2011 - 6 heures d'écoute - lu par Mélodie Richard

Publié par Actes Sud en 2011 - traduit par Christine Le Boeuf

 

Mia, cinquante-cinq ans, a été victime d'un choc psychologique violent qui l'a conduite pour quelques semaines dans un service psychiatrique. Son mari, avec lequel elle vivait de façon harmonieuse depuis 30 ans, lui a demandé du jour au lendemain de faire "une pause". "Désormais ménopausée, abandonnée, dépossédée et oubliée que j'étais, il ne me restait rien" . La pilule est d'autant plus difficile à avaler pour Mia que la "pause" est une jeune femme qui a 30 ans de moins qu'elle... 

A la sortie de l'hôpital, Mia décide d'aller séjourner tout l'été dans le village où se trouve la maison de retraite de sa mère, une femme encore dynamique, entourée d'une poignée d'amies pétillantes malgré leur grand âge. Durant cet été, qui sera celui de sa reconstruction, Mia réfléchit à sa vie passée tout en s'ouvrant aux autres. Elle anime un atelier de poésie pour de jeunes adolescentes, entoure sa voisine qui traverse une mauvaise passe avec son mari, pouponne les enfants de cette dernière.... 

Comme j'ai aimé ce livre ! Son ambiance, les réflexions qu'il suscite sur la psychologie des femmes, notamment à la cinquantaine. Ce n'est pas un livre triste, bien au contraire. Mia se reconstruit, on sent qu'elle reprend goût à la vie, qu'elle profite des amitiés qui s'offrent à elle comme des cadeaux inespérés dans cette période difficile de sa vie.

J'ai un petit bémol à formuler sur les quelques digressions "savantes" glissées dans le récit par l'auteur (notamment les digressions scientifiques). Elle ne m'ont pas vraiment captivée. Je classe toutefois ce livre dans mes coups de coeur car ce petit bémol n'a en rien gâché mon plaisir de lecture. J'ai vraiment fait corps avec Mia durant cette lecture et je me suis totalement immergée dans son histoire, me promettant de la relire plus tard, pourquoi pas en version papier.

Quelques mots sur la voix, celle de Mélodie Richard, qui m'a déroutée au départ. Non pas que la voix ne me plaisait pas, bien au contraire, mais je l'avais associée à celle de l'héroïne de "L'embellie", plus jeune que Mia. Fort heureusement, très rapidement, j'ai oublié "L'embellie" et j'ai profité pleinement du talent de conteuse de Mélodie. 

 

Un livre délicieusement féminin...

 

Clara parle de 226 pages sublimes -  Cathulu l'a placé sur l'étagère des indispensables - Antigone est un peu moins enthousiaste mais elle a bien aimé sa lecture.

 

Je viens de voir chez Cathulu qu'il sort en version poche (Babel), pour les allergiques à l'audio.

siri hustvedt 

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 23:32

L'association - oct 2012 - 159 pages

Emmanuel Guilbert a rencontré, lors d'un séjour à l'île de Ré, Alan Igran Cope, un américain à la retraite, ancien soldat américain. De cette rencontre est née une solide amitié et deux bandes dessinées : "La guerre d'Alan" (en trois tomes) et "L'enfance d'Alan" que je vous présente aujourd'hui.

Alan Igran Cope est né en Californie en 1925, dans une famille modeste et aimante. En racontant cette enfance américaine, Emmanuel Guibert nous offre un portrait de l'Amérique d'avant guerre. J'ai bien apprécié ce retour en arrière permettant de se faire une idée de l'Amérique de l'époque. 

L'enfance d'Alan est marquée par la grande dépression. Ses grands-parents en souffrent beaucoup, les parents d'Alan sont plutôt épargnés. Il est question de la vie quotidienne du petit garçon, de ses lieux de vie (14 maisons !). Nous découvrons également ses fréquentations, les relations familiales, certains aspects de son éducation....

Nous faisons la connaissance d'une famille unie, qui ne sera pas épargnée par le malheur. Le livre s'arrête alors que le jeune garçon a une dizaine d'années. J'ai cru comprendre qu'il y aurait une suite qui évoque l'adolescence d'Alan, je m'en réjouis. Il me faudra aussi lire "la guerre d'Alan" pour en savoir plus sur l'adulte qu'il est devenu.   

J'ai toujours beaucoup de mal à évoquer les dessins d'une BD, je n'y suis pas habituée mais je vais toutefois essayer d'en dire quelques mots. Il s'agit de dessins en noir et blanc. Il y a peu de bulles mais du texte dans le coin des dessins. Parfois le texte occupe quasiment la page (ce qui n'a pas été pour me déplaire). Les dessins sont parfois très détaillés, d'autres fois plus épurés. On découvre également quelques photos de famille. C'est un roman graphique à l'esthétique très soignée.

Les deux dernières pages m'ont beaucoup intéressée. Elles ne se résument pas, il faut les lire. Ces pages sont émouvantes car elles viennent après un épisode tragique de la vie d'Alan. Elles expliquent sa philosophie de vie. C'est une vision de l'existence qui me parle et m'interpelle. Je les relirai certainement plus tard.

     Un roman graphique à ne pas manquer !

Lu grâce au match Price Minister (à l'occasion du festival d'Angoulême)

Ma note : 17/10 (quel dilemme pour départager les deux BD que j'ai reçues et qui sont toutes deux excellentes ! J'ai mis un point de plus au "Singe de Hartlepool" pour son originalité).    

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 23:30

  Editions Delcourt - 2012 - 94 pages

Ce roman graphique nous fait remonter le temps et nous plonge en pleine guerre napoléonienne (1814). Tout commence par le naufrage d'un bateau français, qui ne compte que deux survivants : un singe déguisé (la mascotte du navire) et un jeune mousse, sauvé miraculeusement car jeté à l'eau juste avant le naufrage, pour avoir fredonné une chanson anglaise...

Le lendemain, sur les côtes anglaises, le garçon passe inaperçu alors que le singe est arrêté, pris pour un français ! Les anglais, ne sachant pas à quoi ressemblent les habitants de l'hexagone, s'imaginent qu'ils sont laids et frustres (le singe correspond assez à l'image qu'ils se font d'un français !). Commence alors pour l'animal une bien triste aventure.

Cette BD tragi-comique, très originale par son thème, a été inspirée à l'auteur par une légende anglaise. Présenté comme une sorte de fable, le livre dénonce de façon détournée le racisme et le rejet de l'autre. La démarche est bien plus efficace que n'importe quel discours visant à dénoncer l'inimaginable bêtise humaine ! 

Les visages  des personnages (et du singe) sont particulièrement expressifs et renforcent l'efficacité du message. 

        Une très chouette BD  ! 

Lu grâce au match Price Minister (à l'occasion du festival d'Angoulême)

Ma note : 18/20

 

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 00:24

 

  Un extrait :

On arpente sa vie. On choisit un chemin. On s’y habitue. On tente de retenir la route. L’itinéraire. C’est normal, il faut un biais pour découvrir. Un plan. Le chemin devient familier. Rassurant. On élabore nos propres repères. A partir de ce que l’on connaît. Mais on ne connaît rien. Les vrais ignorants ignorent leur ignorance. C’est un peu comme voir le paysage par une petite, petite, toute petite fenêtre.Et finir par croire que le paysage se limite à ce qu’on voit par cette petite, petite, tout petite fenêtre. Au lieu d’essayer d’élargir la fenêtre. De casser les murs. On préfère réduire ce paysage. Penser qu’il n’est que ce que l’on en voit. S’en contenter. C’est plus confortable. Et puis un jour on se rend compte que le monde est plus grand que nos yeux. Et on reste là, perdus. Au bord du vertige. » (p. 47)    

 

Nous sommes en compagnie d'un jeune couple qui vient de prendre possession d'une maison, à la campagne. Les lieux ne sont pas étrangers au jeune homme. Il y a passé autrefois des moments difficiles. Le couple bricole, range et profite de la nature environnante. C'est un nouveau départ et une rupture avec la vie d'avant. La jeune femme est sereine et heureuse. Elle s'est prise d'affection pour une petite fille sourde et muette et apprend la langue des signes. Le jeune homme (le narrateur) apprend à faire la paix avec son passé, donne un coup de main à un voisin agriculteur et peu à peu trouve la sérénité.   

Lire "Ici ça va", c'est s'accorder une heure de douceur et de calme, loin de l'agitation du monde. L'écriture, poétique, est simple et limpide comme la rivière qui coule en bas de la maison. Ce petit roman, à la fausse naïveté, donne envie de profiter des  moments simples de la vie en se disant qu'au fond, rien n'est insurmontable. 

 

Un petit livre réconfortant et plein de charme    

Merci à Mirontaine pour le prêt et à Aifelle , Antigone et quelques autres pour m'avoir donné envie découvrir ce titre. Voilà un auteur qui, je le sens, va faire partie de mes auteurs fétiches !

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