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Audiolib 2023 (globe 2022) - lu par Loic Corbery - 4 h 35
Nous sommes dans les années 80, marquées par le sida, qui fait des ravages au sein de certaines populations. L'oncle de l'auteur se met à consommer de la drogue, un peu par hasard. Il s'ennuie dans sa vie de jeune adulte dans un village de l'arrière pays niçois. Sa vie bascule quand il contracte le sida. C'est à l'époque une maladie honteuse dont on ne guérit pas.
L'originalité de ce roman est d'alterner l'histoire de ce jeune homme (et plus tard celle de sa fille) avec les avancées de la science en matière médicale, ralenties par des conflits d'égo. C'est révoltant quand on sait que des vies auraient pu être sauvées si l'intérêt des malades avait été la priorité.
Ce roman fait revivre une époque à la lumière de ce que l'on sait aujourd'hui de la maladie et de la recherche médicale sur le sida. J'ai beaucoup aimé la façon qu'a l'auteur de raconter une histoire intime en la replaçant dans l'histoire collective.
C'est une histoire bien triste mais racontée de façon originale et intéressante. La version audio est irréprochable. Je recommande !
Gaelle Nohant est une autrice que je suis depuis ses débuts. Elle nous offre chaque fois des sujets différents et originaux. Cette fois, elle situe son histoire en Allemagne et nous propose de faire un bout de chemin avec Irène, une française qui travaille à l'International Tracing Service, un grand centre d'archivage sur les persécutions nazies. Irène est en charge de restituer des objets qui ont appartenu aux déportés des camps. Ce ne sont pas des objets de valeur mais à portée symbolique ou sentimentale ou comme par exemple une peluche ayant appartenue à un enfant. Nous suivons Irène dans ses longues enquêtes afin de retrouver les ancêtres des déportés. Les rencontres avec les familles sont chargées d'émotion mais pas forcément simples à organiser.
Gaelle Nohant nous offre un beau portrait de femme passionnée par sa mission. C'est un roman prenant qui explore le sujet de la shoah de façon originale et très sensible.
Je conseille !
Pour en savoir plus : le billet très complet de Tête de lecture
J'enchaine une série de billets concernant des livres que j'ai lus il y a un bon moment, d'où le format court.
C'est l'histoire d'un homme vivant un peu coupé du monde qui découvre par hasard qu'Alexandre, un de ses copains de lycée, a commis un crime. Stupéfait, il cherche à en savoir plus et contacte l'épouse de ce dernier, qu'il a connue également autrefois. L'histoire d'Alexandre l'obsède et prend toute la place dans son esprit. Il revisite son adolescence et finit par remettre en question sa propre vie.
L'écriture est fluide et l'ouvrage très agréable à lire. Une partie de l'histoire se déroule à la montagne. J'ai beaucoup aimé le dépaysement (je vis au bord de la mer). L'histoire m'a embarquée dès le début. J'ai aimé le processus d'introspection du narrateur et je n'ai pas ressenti les longueurs que certains membres du jury ont déplorées. Je relirai l'auteur avec plaisir et je conseille ce livre.
J'ai lu cet ouvrage dans le cadre du Prix Landerneau et c'est un de mes préférés bien qu'il n'ait pas fait l'unanimité auprès du jury.
Ps pour Géraldine : tu vois, j'ai fini par m'y remettre :-)
Abnousse Shalmani, d'origine Iranienne, s'est exilée en France avec ses parents en 1985. Elle a appris notre langue à 8 ans en lisant "Les misérables" à l'aide d'un dictionnaire. J'ai découvert l'autrice en 2018 avec son roman "Les exilés meurent aussi d'amour". J'ai été séduite par sa double culture, qui apporte à ses écrits richesse et originalité. Abnousse est également une chroniqueuse (presse et télévision) qui défend ses convictions avec passion.
L'autre raison qui m'a motivée à lire cet ouvrage est le nom de la poétesse irannienne Forough Farrokhzad qui figure sur la quatrième de couverture. En 2019, j'avais lu avec ravissement une biographie romancée qui lui était consacrée : "L'oiseau captif" de Jasmin Darznic. Je ne suis pas une grande amatrice de poésie mais l'histoire de cette femme m'avait passionnée et éclairée sur l'Iran de l'époque.
Une autre femme est mise en avant par l'autrice. Il s'agit de l'écrivaine Marie de Regnier, muse de Pierre Louÿs, poète et romancier français. Un personnage imaginaire, Cyrus, fait le lien entre les deux femmes qui ont pour point commun une grande liberté de création et de mœurs. Abnousse Shalamni va de l'une à l'autre, comparant les deux femmes et faisant ressortir leurs paricularités. Je ne savais pas en lisant le roman que Cyrus était un personnage fictif. Je l'ai découvert en écoutant une interview de l'autrice. J'aurais préféré avoir cette information en amont de ma lecture. En effet, l'ami fictif de Forough occupe une place importante dans le roman.
J'ai toutefois apprécié cette lecture qui rend bien l'ambiance et les mœurs de l'élite culturelle de l'époque, dans chacun des pays. La Française est née en 1875 et morte en 1963. L'iranienne est née en 1935 et morte en 1967. Il faut être bien concentré durant la lecture car le récit n'est pas chronologique.
La romancière nous offre le portrait de deux femmes d'exception que j'ai aimé côtoyer dans un roman original et sensuel à l'image de la très belle plume d'Abnousse Shalmani.
Lu dans le cadre de l'opération "Masse Critique" de Babelio
Voici les écoutes des participantes pour le mois de février. En ce qui me concerne, j'ai écouté des livres audio mais je n'ai pas eu le courage (soyons honnête) d'écrire des billets. J'espère y parvenir en mars...
Les matins doux fait partie de la collection "Dyade", publiée chez chez Steinkis. Cette collection propose des histoires d'amour dans lesquelles deux êtres s'inspirent dans leur vie créative. Dans le cas présent, il s'agit de Simone de Beauvoir et de Nelson Algren. Je dois avouer que ce dernier m'était complètement inconnu. Il s'agit d'un écrivain américain qui vivait à Chicago et dont les œuvres sont le reflet de la vie américaine de l'époque. Simone de Beauvoir m'intimide et, si j'ai l'impression de la connaitre un peu, je ne suis pas certaine de l'avoir déjà lue. En savoir un peu plus sur elle par l'intermédiaire d'une BD m'a semblé une bonne approche.
En visite aux Etats Unis pour une série de conférences, Simone rencontre Nelson à Chicago. C'est le coup de foudre mais leur relation est assez houleuse car la liberté que s'octroie Simone de Beauvoir ne convient pas à Nelson, qui souffre de devoir la partager avec Jean-Paul Sartre. Sur le plan intellectuel, l'entente est parfaite. Les années durant lesquelles ils se fréquentent sont fructueuses. Nelson ouvre les yeux de Simone de Beauvoir sur les opprimés de ce monde, parmi lesquels figurent les femmes. Les amoureux se voient de temps en temps, quand Simone fait le voyage pour le retrouver. Ils entretiennent une relation épistolaire, dont quelques extraits sont insérés dans la BD. Leur liaison démarre en 1947 et s'achève en 1964.
J'ai passé un très bon moment en compagnie de Nelson et de Simone, avec en toile de fond le Chicago de l'époque. Je suis admirative de l'incroyable avance de Simone de Beauvoir sur son temps. Elle voyage seule, s'autorise une double vie amoureuse et défend sa liberté coûte que coûte. Les dessins m'ont beaucoup plu. Les visages sont expressifs et les scènes d'amour (bien qu'explicites) ne sont jamais vulgaires. J'aurais bien aimé quelques dizaines de pages supplémentaires, ce sera mon seul bémol.
Une jolie découverte que je dois à l'opération "Masse critique" de Babelio
Nous suivons plusieurs personnages dès 7 h 30 du matin. Tous se rendent au lycée. Il y Mo, un élève sans histoire, Candice une professeur de lettres et Paul un écrivain qui vient animer un atelier d'écriture. Plus tard nous ferons la connaissance des personnages secondaires : l'infirmière, la proviseure et d'autres élèves. A cause d'une simple photo prise par Mo, la journée de tous les protagonistes va basculer. Je n'en dirai pas plus pour ménager le suspens.
L'écriture, nerveuse, est en phase avec la tension qui monte au fil du roman. L'histoire est réaliste, si j'en crois les divers reportages sur les écoles en zone d'éducation prioritaire. Quelques moments de grâce montent que les enfants de ces établissements peuvent être constructifs et imaginatifs. Quant au personnel éducatif, je lui tire mon chapeau pour sa patience et son abnégation.
Ce roman a obtenu de nombreux avis positifs et il a décroché le Prix Landerneau 2023. Je lui reconnais des qualités et pourtant ma lecture a été laborieuse. Je pense que je l'ai entreprise à un mauvais moment. Afin d'avancer dans mes lectures pour le Prix Landerneau, j'ai lu le roman quasiment d'une traite. Ce jour-là, je n'avais pas envie de m'enfermer dans un lycée de banlieue et j'avais hâte d'en sortir. Par ailleurs, je suis peut-être lassée de ce thème après avoir vu plusieurs reportages et écouté diverses émissions sur les établissements scolaires situés en zone défavorisée.