Les frères Lehman - Stefano Massini - 839 pages - traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Ce livre a attiré mon attention dans les sorties de la rentrée pour deux raisons. D'une part, parce que j'avais envie de découvrir un nouveau titre de l'éditeur après la très belle découverte de "l'écart". D'autre part, parce que le thème de roman, pour ce que j'avais pu en lire, avait tout pour me plaire. J'aime les romans qui évoquent l'histoire des Etats Unis et celui-ci recouvre plus de 150 ans de l'histoire économique des USA.
L'histoire des Lehman en Amérique commence en 1844, quand le premier des frères quitte la Bavière, suivi de deux autres frères, pour ouvrir un magasin général dans un petit village d'Alabama. Les frères ont le sens des affaires et ne tarderont pas à s'intéresser au coton, grâce auquel ils se constitueront un début de fortune. L'un des frères quittera l'Alabama pour se rendre à New York, persuadé qu'il peut y gagner beaucoup d'argent. Il crée la banque Lehman brothers...
De l'argent ils en gagneront et beaucoup. Tout leur réussit. C'est ainsi qu'ils traversent sans trop dommage la crise de 29 et les deux guerres. Les fils succèdent aux pères. Malins, visionnaires Les Lehman ont toujours un coup d'avance. Ils prennent quelques coups de temps en temps mais rien de bien méchant jusqu'en 2008...
Que s'est-il donc passé pour qu'ils fassent faillite de façon aussi spectaculaire ? Au fond, c'est assez simple. Ils ont fait fi des règles de l'économie et spéculé sur du vent... entraînant dans leur chute de nombreuses familles américaines.
Cette histoire m'a intéressée mais j'avoue avoir eu plusieurs passages à vide pendant ma lecture, surtout vers le milieu du roman. 839 pages, c'est beaucoup, même si le fait que le roman soit écrit en vers (libres) l'allège quelque peu.
Pour vous donner une idée du style, voici un extrait :
Ce n'est sans doute pas pour rien
que les enfants jouent à faire semblant
d'être instituteurs, médecins ou peintres,
et qu'aucun
jamais
ne propose de "jouer à la banque" :
celui qui interprète le banquier
doit en effet rafler l'argent des autres
et les priver de goûter :
quel drôle de jeu est-ce là !
On s'habitue très vite aux vers libres, je n'ai donc pas été freinée par ce style particulier.
Si ce livre vous tente, je vous conseille d'avoir du temps devant vous. En effet, ce n'est pas un roman addictif, il demande de la concentration. J'ai mis trois semaines à en venir à bout et j'étais soulagée de passer à autre chose.
Un roman intéressant, mais loooong !